Projet Jeu d'échecs

Réussir grâce aux échecs ?

Un phénomène se répand actuellement comme une traînée de poudre aux États-Unis. Là où passe cette tornade, les résultats scolaires décollent. Les enfants des quartiers défavorisés, pour qui apprendre était une corvée, ne sont pas seulement remotivés, ils deviennent tout bonnement excellents. La vie de certains en a même été transformée. Les trophées remportés dans les championnats d’échecs fleurissent dans les vitrines de leurs écoles. Ils poursuivent leurs études dans des proportions bien supérieures aux prévisions et certains sortent même diplômés d’universités aussi prestigieuses que Yale, Harvard ou Princeton. Ce phénomène, vous l’aurez compris, c’est le jeu d’échecs. De nombreuses études ont déjà permis d’établir la liste des bénéfices que l’on pouvait tirer de la pratique de ce jeu... De quoi faire rêver les parents et les éducateurs du monde entier…

Les échecs permettent : 
- de développer une pensée logique ; 
- d’améliorer la capacité à résoudre des problèmes ; 
- d’améliorer l’attention et la concentration ; 
- d’épanouir l’imagination et la créativité ; 
- de développer la capacité à prévoir les conséquences d’une action ; 
- d’encourager l’autonomie et la responsabilisation de l’enfant ; 
- de favoriser la mémoire ; 
- de renforcer confiance en soi ; 
- de comprendre que c’est souvent sur le long terme que l’on est récompensé de ses efforts, et j’en passe !

Chaque année, un pourcentage élevé d’enfants obtiennent des résultats insuffisants, et un nombre préoccupant d’adolescents quittent le système scolaire en cours de route. Il serait bien naïf de prétendre qu’il suffit d’inscrire les échecs dans les programmes scolaires pour déclencher la révolution tant attendue. Mais ce dont je suis sûr, c’est que les échecs, au même titre que les mathématiques, les sciences ou la musique, sont un merveilleux outil pédagogique qui peut permettre aux enfants de faire des progrès spectaculaires sur le plan intellectuel. C’est là que la richesse de NOTRE méthode intervient : elle vise à ne laisser aucun enfant en échec ! Nous parlons de « notre » méthode car elle issue d’un travail entre des professionnels du jeu d’échecs et d’enseignants. Elle se veut échiquéennement efficace mais vise également le développement de nombreuses capacités transversales inscrites dans les programmes scolaires.

Les réticences

Par le petit échiquier :

Voici quelques-unes des idées reçues les plus communément admises et qui ont souvent un effet dévastateur sur le jeu : combien d’enfants et d’adultes se gardent de commencer à jouer à cause d’elles, combien de joueurs se sentent découragés de continuer à s’adonner à leur passion ? Le plus tôt nous aurons fait table rase de ces inepties, le mieux ce sera. Alors allons-y.

Idée reçue n°1 :

apprendre à jouer aux échecs, c’est difficile. En fait : il faut moins d’une heure à un adulte doté d’une intelligence moyenne pour y parvenir. Les enfants sont capables de maîtriser les règles dès 4 ans. Quant aux enfants de 6 ans, il ne leur faut pas plus de deux leçons pour connaître les règles sur le bout des doigts.

Idée reçue n°2

 : c’est un jeu intimidant pour les enfants. En fait : ce sont bien plutôt les adultes, induits en erreur par l’idée reçue n°1, qui sont intimidés par les échecs. La plupart des enfants n’en ont jamais entendu parler avant de voir un échiquier et sont loin d’imaginer les trésors de complexité qui s’y cachent. Pour eux, c’est juste un jeu de dames en plus sympa.

Idée reçue n°3 :

les enfants d’aujourd’hui ne jurent que par les consoles de jeux et ne s’intéresseront jamais à un jeu aussi lent que les échecs. En fait : cet argument est sûrement le plus pernicieux de tous car il tient pour un fait établi que les enfants d’aujourd’hui sont incapables de se concentrer. Dieu merci, les éducateurs du monde entier savent que c’est faux. Le jeu d’échecs porte une telle part de magie en lui que les jeunes en sont mystifiés. Rendez vous dans un tournoi scolaire et vous serez stupéfait de voir des centaines d’enfants concentrés sur leur partie. La plupart des parents et enseignants qui assistent à un tel spectacle n’en croient pas leurs yeux : des enfants qui restent assis plus d’un quart d’heure dans le calme alors qu’il n’y aucune télé allumée… Oui, les échecs amusent vraiment les enfants !

Idée reçue n°4 :

les échecs, c’est un jeu d’intellos. En fait  : aux États-Unis, dès qu’une activité est tant soit peu cérébrale, elle est taxée d’intello. Dans le pire des cas, on traite d’intello celui qui a de bonnes notes à l’école. Ce cliché ne tient pas la route si on observe la réalité des autres pays où les échecs sont une activité populaire, traitée avec le même respect que le football. De grandes entreprises sponsorisent les tournois majeurs et n’en font pas mystère : elles voient tout le bénéfice qu’elles peuvent tirer en terme d’image en s’associant à l’aspect intellectuel du jeu. En URSS, les grands joueurs étaient entretenus par le régime pour se consacrer au jeu à plein temps. Il n’était pas rare que le titre de Sportif de l’Année soit décerné à un joueur d’échecs. Aux États-Unis (comme en France !), il sera difficile de faire bouger les lignes. Mais si des stars comme Will Smith ou Madonna, pour ne citer que les plus célèbres, font publicité de leur amour du jeu, il ne faudra alors pas longtemps pour que justice soit rendue au jeu et qu’il soit considéré comme un truc cool.

Idée reçue n°5 :

les échecs, c’est ennuyeux. En fait : ceux qui y jouent savent bien qu’on y retrouve la même intensité que dans les autres grands sports, comme le basket, le football, le base-ball, le tennis ou le golf. Je suis moi-même un grand fan de sport et ce que je ressens en regardant les matchs n’est pas différent de ce que je ressens en regardant une partie. Mais ça n’a aucun sens de comparer un sport où on reste assis à réfléchir tranquillement et des sports où l’intensité physique prime, me direz-vous. Autant regarder l’herbe pousser… Si vous ne connaissez pas les règles, forcément, ça n’a aucun intérêt. Mais pour les amoureux des échecs, la montée de tension qu’on ressent est immense !

Idée reçue n°6 :

les joueurs d’échecs sont des déséquilibrés. En fait : j’admets avoir rencontré quelques joueurs un peu bizarres. Et de fait, un génie frise souvent les marges de la normalité (comme en témoigne le personnage de John Nash dans le livre et le film Un homme d’exception). La paranoïa et les excentricités du champion du monde américain Bobby Fischer n’ont fait qu’ancrer ceĴ e idée plus profondément. Il est naturel que les figures emblématiques d’une activité donnée dictent par leur comportement l’image que le grand public se fera de l’ensemble des pratiquants. Pourtant, il ne viendrait pas à l’idée de grand monde de croire que tous les joueurs de tennis sont des victimes de la mode parce que Venus et Serena Williams le sont. Comme les gens connaissent peu le monde des échecs, ils ont tendance à généraliser à partir d’un cas. En réalité, l’écrasante majorité des joueurs d’échecs sont normaux.

Idée reçue n°7 :

Les échecs restent un jeu comme un autre et n’ont pas d’utilité sociale. On pourrait aussi bien apprendre le tarot aux enfants. En fait : je ne veux pas me brouiller avec les amateurs de tarot mais le comparer aux échecs me semble hors-sujet. Comme je l’ai déjà écrit, on ne compte plus les preuves scientifiques et pratiques qui illustrent les bénéfices sociaux et intellectuels du jeu d’échecs. La vie de milliers d’enfants a été bouleversée par leur implication dans des programmes de développement des échecs. Je l’ai constaté avec tous les enfants que j’ai entraînés, je l’ai entendu dire dans toutes les villes que j’ai sillonnées au cours de mes voyages : les échecs, ça marche !

 

Pourquoi faire une nouvelle méthode ?

Beaucoup de méthodes d’apprentissage du jeu d’échecs existent déjà, mais aucune n’a su nous convaincre. L’équipe de Notre Dame de Lourdes a alors décidé de créer sa méthode : une méthode qui tient compte de la réalité du programme. Dans le fichier ci-dessous, vous pourrez trouver les conclusions des réflexions qui ont fait que notre équipe s’est lancé dans un tel projet.

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Comment bien faire ?

Notre méthode se veut "précise", aussi notre réflexion rejoint celle portée au déplacement du Cavalier :

La Fédération Française des échecs a depuis plusieurs années une convention avec l’Education Nationale :

Et le jeu d’échecs est apparu dans les programmes en janvier 2012 :

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BO janv. 2012